15 avril 2012

Le Grand Chelem des marathoniens

(photo prise en décembre 2010 en Antarctique)

Aujourd’hui, j’ai parlé à un coureur exceptionnel. Âgé de 63 ans, l’ami de mon père, Vlado Staresinic, a « frappé » le Grand Chelem du marathon: une course de 42 195 m sur chacun des continents, (y compris l’Antarctique, en décembre 2010), et, il y a une semaine, au Pôle Nord.
Je l’ai appelé pour le féliciter parce que je suis depuis des années la carrière de cet athlète très sympathique. Avec cette dernière course il est entré dans le club select d’une soixantaine de marathoniens au monde qui ont réussi cet exploit unique. « Le Vieux », comme il est surnommé à cause de son nom de famille (« star » signifie « vieux » en croate) a déjà une collection de médailles qui pèse environ 14 kg, à laquelle on ajoute plus de soixante trophées en compétition internationale, dans les courses de 10 km au marathon. Il y a deux ans, il a fait une série de plus de trente-cinq victoires consécutives dans sa catégorie d’âge.

Selon ce qu’il m’a dit, le marathon au Pôle Nord était le plus difficile dans sa carrière. Température autour de -32°C, le vent, le parcours sur lequel les pieds tombaient à travers la neige à chaque deux ou trois pas. Le départ de la course a été donné à 20h et Vlado a couru jusqu’à 2h du matin. Bien, c’était pendant le jour polaire et la luminosité était tout le temps pareille, mais quand même. Même s’il était le plus âgé, « Stari » a terminé la course en dixième place parmi 37 compétiteurs, à 6 heures et 11 minutes.

Il voudrait terminer sa carrière en tant que marathonien, et pour ce faire, il a un rêve : terminer tous les cinq plus grands marathons au monde : Boston, Chicago, New York, Berlin et Londres. Il lui reste seulement ce dernier, mais pour y participer il doit avoir un peu de chance pour passer la loterie et gagner un dossard. Malheureusement, il n’est pas considéré comme un marathonien d’élite pour être invité directement, même s’il a fait plus que la plupart des élites. Les Ryan Hall, Haile Gebrselassie et autres Patrick Makau n’ont pas essayé de courir aux deux Pôles. Peut-être un jour. Entre-temps, ils peuvent participer à Londres quand ils veulent. Mais pas « le Vieux ». Va-t-on lui envoyer une invitation? Ce serait juste.

Une correction: M. Staresinic a 165 trophées et non une soixantaine. Pendant le marathon au Pôle Nord, deux ours polaires ont été vus à la proximité – alors une escorte armée était nécessaire pour protéger les coureurs.

6 commentaires:

  1. C'est 15 000 euro ce marathon. Je veux le faire, mais j'ai d'autres priorités. Un jour. Superbe athlète.

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  2. Heureusement qu'il a trouvé des commanditaires pour financer cette grande aventure :)
    C'était difficile car, en Croatie, les choses ne tournent pas en rond. La course à pied n'est vraiment parmi les priorités.
    L'an passé, quand j'ai visité ma ville natale, je suis allé au stade municipal. Le gazon de première qualité (le club local de soccer joue dans la première division nationale) et la piste d'athlétisme en état de décomposition. Sur cette même piste se sont entrainés dans le passé une ex-championne d'Europe en salle sur 400 m (1974), qui a battu le record mondial à l'extérieur la même année (50.98) et de nombreux autres coureurs d'élite de l'époque.
    Une trentaine d'années plus tard, un club de soccer, qui va bientôt descendre dans la deuxième division, est plus important qu'un sport de base, tel l'athlétisme.
    Dans ces circonstances, le succès du "Vieux" est encore plus important.

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  3. Ah, oui. Pourquoi ai-je mentionné que M. Staresinic a 14 kg de médailles? C'est lui-même qui l'a dit, parce qu'il en a autant qu'il ne peut pas les compter. Donc c'est plus facile en kilos :)

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  4. Quel drôle de hasard ! J'ai un collègue au bureau qui a couru le marathon du pôle justement cette année! Et maintenant il s'est fixé l'objectif d'atteindre le grand chelem. C'est très motivant de cotoyer des gens de cette tremnpe.
    Son 2e objectif, presque atteint, est de courir 50 marathons avant l'âge de 50 ans. Il est rendu à 44 et il va avoir 46 ans...

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  5. Wow! Un autre mordu de la course! Comme tu dis, c'est motivant de cotoyer des gens comme ton collègue ou l'ami de mon père.
    Ben drôle, avant l'âge de 50 ans non seulement je n'ai pas eu 50 marathons, mais je n'ai même pas eu 50 courses. :)

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