25 novembre 2011

Une piste avec ça?

Je viens de lire dans les journaux que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, veut un toit rétractable pour le Stade olympique. En même temps, la Ville de Montréal veut que le Stade garde sa « vocation initiale ».

Après tant d’années et d’innombrables millions dépensés pour préserver ce colosse en béton, on va ajouter encore des sous pour le rendre plus attrayant. Un toit rétractable  « permettrait d’accueillir davantage d’événements sportifs d’envergure nationale et internationale ».

Mais on oublie une chose qui manque et dont je me souviens à chaque fois au moment de terminer une de mes courses dans le cadre du Marathon de Montréal, plus précisément lorsque je passe par le fameux tunnel et rentre dans le Stade. Savez-vous ce qui manque? Non? Vous rappelez-vous sur quoi on court pendant 30 minutes, une heure, deux heures ou quatre heures? Sur l’asphalte, bien sûr. Et sur quoi court-on quand on rentre au Stade? Sur une piste synthétique? Mais non! On court sur la pire surface pour nos jambes, le béton. Et la piste, où se trouve –t-elle? Elle a été enlevée depuis longtemps. Probablement pour faire de la place pour les feux Expos, puis pour deux matchs des Alouettes par année et, peut-être, un salon d’auto occasionnel.

On a oublié que Lasse Viren, Frank Shorter et autres grands coureurs de l’époque ont laissé les marques de leurs souliers à clous sur cette surface synthétique. On a oublié que la piste satisfaisait les critères pour les grands championnats et que les « événements sportifs d’envergure nationale et internationale » en athlétisme ne pourraient avoir lieu sur ce béton qu’on trouve sous le toit du Stade, rétractable on non.

Alors, est-ce qu’on va voir un jour à Montréal cette piste rouge et les champions de « track and field », tel un Hussein Bolt en forme? Ou va-t-on se satisfaire de les regarder sur la télé, en différé, dans d’autres villes et sur les autres continents? Est-ce que nos jeunes vont voir les ambassadeurs de ce beau sport et avoir envie de commencer à courir et à sauter? Il n’y a rien de plus motivant que de voir chez soi les meilleurs sportifs du monde. Et qu’est-ce qui nous manque pour cela? Une piste de 400 m sous le toit du Stade olympique. Rétractable ou non.