27 juin 2009

Le secret de Caramilk

Ces derniers jours, on voit assez souvent des publicités de Caramilk avec comme le thème le "secret de Caramilk".
Oui, je dois admettre que j'aime bien le chocolat, surtout celui de 80%. Je ne sais pas pourquoi. J'ai toujours aimé les sucreries, probablement parce que ma grand-mère préparait les meilleurs gâteaux au monde. Et pour moi, le bon gâteau, cela veut dire deux choses : le chocolat et les noix de Grenoble. Je me souviens, j’avais douze ou treize ans, l’oncle de mon père venait nous visiter une fois par semaine ou chaque deux semaines. C’était un monsieur de grande classe, un ancien joueur de hockey (pendant les années 1920), un amateur de sport en général, mais le hockey était son premier amour. Il a eu un beau creux dans son tibia (j’ai oublié de quelle jambe), un « souvenir de hockey » comme il disait.

Eh, oui, ce monsieur m’apportait souvent du chocolat. Une bonne barre de 500 g (plus d’une livre) de chocolat aux noisettes. Mon préféré! Eh alors, au bout de deux- ou trois heures il ne restait en général que la moitié de ce chocolat ou moins.

Eh le secret de Caramilk dans tout cela? Un peu de patience…

D’abord je n’aime pas le Caramilk. Puis le secret.

Alors, il y a deux ou trois ans, je me suis entrainé au gym de l’édifice où j’ai travaillé. Je côtoyais des gens sympathiques, Johanne et Étienne (les kinésiologues), Christian et Jacques (des anciens coureurs), puis pas mal du monde dont je ne connaissais pas nécessairement les noms, mais avec lesquels j’échangeais de temps un temps.

Alors, un de ces athlètes « sans nom » m’a demandé un jour comment mes mollets se sont tellement développés parce qu’il a eu beaucoup de problèmes de faire les siens plus gros, malgré tout son entrainement avec les poids et la course. Et puis, je lui ai dit à l’oreille: « Mange beaucoup et engraisse de 112 livres puis reste à ce poids pendant un bout. Tes mollets vont supporter tout cet excès du poids et vont bien se développer. ». C’était ça mon secret de Caramilk, pardon, de mes mollets.

13 juin 2009

Le sport et le respect

Bravo Détroit! Les Red Wings n’ont pas gagné la Coupe Stanley, mais les spectateurs dans l’Aréna Joe Louis ont gagné mon respect.

Même si c’était l’équipe adverse (Penguins de Pittsburg) qui a gagné le match (et la Coupe), plus de 80% des spectateurs (aux dires de Pierre Houde) sont restés pour saluer les nouveaux champions. Quel esprit sportif! Quelle classe!

Serait-il possible que la pareille chose arrive à Montréal? J’en doute. Même si c’est un petit pourcentage des « partisans », ces quelques casseurs auraient été prêts à faire le lynchage des joueurs adverses plutôt que de les honorer. Et les autres, les vrais « fans » de la Flanelle n’auraient probablement pas eu du courage de les empêcher.

Par contre, à chaque course à pied que je fais, je vois des centaines, voire des milliers des gens le long des parcours qui arrivent saluer et encourager des inconnus parfaits, des gens qu’on appelait « les fous en pyjamas » il y a à peine une trentaine d’années. Oui, nous, les coureurs, sommes gâtés d’avoir des supporteurs et des « supporteurs » (les passants) qui ont la même classe que les partisans de Red Wings. Et si on compte de nombreux bénévoles qui nous offrent des verres d’eau ou aident à l’inscription ou bien distribuent des médailles à l’arrivée, on voit que la course à pied, même si moins populaire que le hockey, a réussi à organiser et regrouper des gens respectueux du sport, prêts à sacrifier leur temps libre pour aider les inconnus à courir mieux et à récupérer plus rapidement. C’est pourquoi je dis un grand « Merci! » à tous ces gens qui font nos compétitions plus agréables et moins pénibles. Et j’espère qu’un jour les supporteurs du Canadiens vont offrir le même respect aux joueurs de son équipe et de l’équipe adverse. Entre-temps, soyons contents que la course à pied offre un environnement plus sain et plus motivant, malgré la disproportion des sous entre ces deux sports.

7 juin 2009

Pourquoi participer aux compétitions?

Quand un ami m'a proposé de participer à une course (5 K de Banque Scotia), j'ai hésité. En réalité je ne savais même pas ce que cela pourrait m'apporter, à part une souffrance certaine (c'est ce que j'ai pensé).

J'ai commencé à suivre le programme de Marathon de Montréal pour 5 km. Entrainements légers suivis des intervalles, tempo... Mon premier essai sur 5 km mesurés (autour de mon parc) a donné le résultat de plus de 33 minutes. Pas si mal, pensais-je. Puis, quelques semaines plus tard, un autre essai et le résultat autour de 30 minutes. Depuis ce moment j'ai eu mon objectif: descendre en bas de 30 minutes.

Puis, quelques mois plus tard, au départ de ma première course, j'étais un peu figé. Juste quelques minutes avant le départ officiel, j'ai été obligé de visiter la toilette.

On donne le signal de départ. L'adrénaline m'envahit. Je ne suis pas moi-même. Je me sens comme un vrai coureur. Le premier virage est un peu difficile - une montée. N'importe. J'accélère pour atteindre ma vitesse de croisière. La marque du premier kilomètre arrive un peu trop tôt (mon GPS n'affiche que 800 m), le deuxième est beaucoup plus long (ma montre affiche la distance correcte), alors, la marque a été mal placée. Et je cours... Une crise au quatrième kilomètre. Le cerveau fait les siens, mais je ne veux ralentir. Je me motive ("encore 1 km, encore 800 m, encore 400 m). Je retrouve ma force (était-ce vraiment grâce au gel énergétique au chocolat que j'ai avalé et qui m'a laissé les traces autour des lèvres ou c'était juste un effet psychologie - je n'en savais pas) et je fais le dernier sprint. Le résultat: 25:21, beaucoup meilleur que je n'ai jamais imaginé.

Depuis ce jour, je me prépare pour chaque course comme pour les jeux olympiques. Un travail structuré et plein de plaisir.

Il m'arrive des petites déceptions, ou "déceptions," comme pendant une course de 5 km au Parc Lafontaine. À quelques centaines de mètres de la ligne d'arrivée je commence mon sprint et dépasse les gens. Je dépasse un monsieur (un peu plus âge que moi - je le pensais dans la soixantaine), puis une jeune femme, et je m'approche de la ligne d'arrivée, quand soudainement, le même monsieur me dépasse comme une Ferrari (mais pas rouge).

J'ai été déçu. Puis j'ai regardé les résultats. Ce monsieur était âge de 75 ans (Jean Bernaquez, je n'oublierai ce nom car c'est une de mes sources d'inspiration; l'autre est Ed Whitlock, d'Ontario, dont j'ai déjà écrit). La déception s'est transformée en admiration et en motivation. Si ces messieurs étaient capables de courir aussi vite à 75 ans, je serai moi-même de courir (peut-être pas aussi vite, mais assez vite) à leur âge aussi. Je n’aurais jamais leur expérience car ils ont commencé à courir assez tôt (et moi seulement à 48 ans), mais je veux continuer à courir vite.

Un jour, j’arrêterai d’améliorer mes résultats, mais je continuerai à me préparer pour des courses ou comme si c’était pour des courses. Car le temps de souffrance n’est plus. C’est le temps de plaisir de ne pas se contenter de seulement terminer une course. Je me suis trop habitué au fait que je termine généralement dans le premier tiers des coureurs et des fois non loin des podiums dans ma catégorie d’âge (deux quatrièmes places). Et c’est ce qui est la différence entre un « jogger » et un coureur. Les premiers sont contents de courir et éventuellement de terminer les courses. Les coureurs veulent toujours se dépasser, tout en gardant le plaisir.