7 juin 2009

Pourquoi participer aux compétitions?

Quand un ami m'a proposé de participer à une course (5 K de Banque Scotia), j'ai hésité. En réalité je ne savais même pas ce que cela pourrait m'apporter, à part une souffrance certaine (c'est ce que j'ai pensé).

J'ai commencé à suivre le programme de Marathon de Montréal pour 5 km. Entrainements légers suivis des intervalles, tempo... Mon premier essai sur 5 km mesurés (autour de mon parc) a donné le résultat de plus de 33 minutes. Pas si mal, pensais-je. Puis, quelques semaines plus tard, un autre essai et le résultat autour de 30 minutes. Depuis ce moment j'ai eu mon objectif: descendre en bas de 30 minutes.

Puis, quelques mois plus tard, au départ de ma première course, j'étais un peu figé. Juste quelques minutes avant le départ officiel, j'ai été obligé de visiter la toilette.

On donne le signal de départ. L'adrénaline m'envahit. Je ne suis pas moi-même. Je me sens comme un vrai coureur. Le premier virage est un peu difficile - une montée. N'importe. J'accélère pour atteindre ma vitesse de croisière. La marque du premier kilomètre arrive un peu trop tôt (mon GPS n'affiche que 800 m), le deuxième est beaucoup plus long (ma montre affiche la distance correcte), alors, la marque a été mal placée. Et je cours... Une crise au quatrième kilomètre. Le cerveau fait les siens, mais je ne veux ralentir. Je me motive ("encore 1 km, encore 800 m, encore 400 m). Je retrouve ma force (était-ce vraiment grâce au gel énergétique au chocolat que j'ai avalé et qui m'a laissé les traces autour des lèvres ou c'était juste un effet psychologie - je n'en savais pas) et je fais le dernier sprint. Le résultat: 25:21, beaucoup meilleur que je n'ai jamais imaginé.

Depuis ce jour, je me prépare pour chaque course comme pour les jeux olympiques. Un travail structuré et plein de plaisir.

Il m'arrive des petites déceptions, ou "déceptions," comme pendant une course de 5 km au Parc Lafontaine. À quelques centaines de mètres de la ligne d'arrivée je commence mon sprint et dépasse les gens. Je dépasse un monsieur (un peu plus âge que moi - je le pensais dans la soixantaine), puis une jeune femme, et je m'approche de la ligne d'arrivée, quand soudainement, le même monsieur me dépasse comme une Ferrari (mais pas rouge).

J'ai été déçu. Puis j'ai regardé les résultats. Ce monsieur était âge de 75 ans (Jean Bernaquez, je n'oublierai ce nom car c'est une de mes sources d'inspiration; l'autre est Ed Whitlock, d'Ontario, dont j'ai déjà écrit). La déception s'est transformée en admiration et en motivation. Si ces messieurs étaient capables de courir aussi vite à 75 ans, je serai moi-même de courir (peut-être pas aussi vite, mais assez vite) à leur âge aussi. Je n’aurais jamais leur expérience car ils ont commencé à courir assez tôt (et moi seulement à 48 ans), mais je veux continuer à courir vite.

Un jour, j’arrêterai d’améliorer mes résultats, mais je continuerai à me préparer pour des courses ou comme si c’était pour des courses. Car le temps de souffrance n’est plus. C’est le temps de plaisir de ne pas se contenter de seulement terminer une course. Je me suis trop habitué au fait que je termine généralement dans le premier tiers des coureurs et des fois non loin des podiums dans ma catégorie d’âge (deux quatrièmes places). Et c’est ce qui est la différence entre un « jogger » et un coureur. Les premiers sont contents de courir et éventuellement de terminer les courses. Les coureurs veulent toujours se dépasser, tout en gardant le plaisir.

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